Le citoyen doit connaître le prix écologique des produits

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Jean-Louis Borloo ministre d’Etat, ministre de l‘Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire et Nathalie Kosciusko-Morizet secrétaire d’Etat à l’Ecologie publient conjointement une tribune dans la rubrique Rebonds du quotidien Libération.
« La consommation durable ou comment mettre ses actes au diapason de ses convictions. Face aux défis environnementaux que nous devons relever, certains sont parfois tentés de céder à l’impuissance. Pourtant, nous détenons collectivement, c’est-à-dire à 62 millions de consommateurs, les clefs de la croissance durable dans nos cabas, dans nos chariots, dans nos paniers… N’oublions pas que dans «pouvoir d’achat», il y a le mot pouvoir : pouvoir de changer la donne, pouvoir de demander aux entreprises des produits plus économes en énergies ou en emballages, pouvoir de choisir notre modèle de société et celui de nos enfants. L’acte d’achat n’est pas neutre ! C’est un acte militant, un acte engagé capable de redonner du sens à la consommation, à la croissance et au progrès technique. Aujourd’hui, toutes les études montrent que notre modèle de développement économique, fondé sur l’illusion de ressources illimitées, n’est pas viable. Nous prélevons plus sur la nature, sur les écosystèmes, sur les nappes phréatiques, sur les puits de pétrole que la planète ne peut supporter. Nous entrons ainsi, progressivement, dans l’ère de la rareté : rareté des ressources en eau, des sols et des terres cultivables, des ressources fossiles… La principale menace qui pèse sur la croissance de long terme, sur la compétitivité des entreprises et sur le pouvoir d’achat des ménages, c’est la raréfaction des ressources.
Et pourtant, nous disposons des technologies, des intelligences, des entreprises nécessaires pour produire et consommer autrement. Au fond, le Grenelle de l’environnement est la traduction concrète d’une conviction profonde : le développement durable est non seulement possible mais également source de bien-être, de qualité de vie, de croissance et de pouvoir d’achat. Il s’agit bien souvent d’une simple question d’organisation, d’information et d’orientation. La première étape, absolument essentielle, consiste à rétablir la vérité des prix écologiques. Car notre regard n’est pas le même quand on sait, par exemple, qu’une fraise achetée au mois de mars, et donc importée, nécessite vingt fois plus d’énergie qu’une fraise achetée en juin ; que 10 kg de céréales sont nécessaires pour produire 1 kg de viande rouge alors même qu’il n’est pas utile de manger de la viande tous les jours pour être en bonne santé ; que 30 000 litres d’eau sont nécessaires pour fabriquer un écran d’ordinateur ou que la confection de certains vêtements en coton implique un recours massif aux engrais et aux pesticides.

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