Bernard Rapp est mort. Salut ami!

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Journaliste et cinéaste Bernard Rapp est mort jeudi 17 août à l’âge de 61 ans, d’un cancer des poumons.
Bernard était un ami.
Nous avons passé des moments exquis à Sèvres, à Meudon comme à Patmos, dans cette ile du Dodécanèse où avec Marie, Joseph, Louise,Thierry, Alain, Michelle, Michel, Véronique, Anne, Jérémie, Pierre, Martine et d’autres encore, nous aimions nous retrouver. Et puis chacun a suivi son chemin tout en gardant un regard amical et bienveillant sur les autres…
On pouvait croiser Bernard à Sèvres ou à Ville d’Avray. Il était venu présenter Une affaire de gout au SEL.
Je garde de ces années, où nous avons partagé des émotions et des amitiés fortes, un souvenir ému. Ces sentiments appartiennent à celles et ceux qui les ont partagé et qui aujourd’hui se souviennent.
Que Gaelle, Joseph, Louise, Léonie et Marie trouvent ici l’expression de ma tristesse.

Le quotidien Le Monde, dans un article de Sylvie Kerviel a fait part à ses lecteurs de la biographie de Bernard Rapp.
Né le 17 février 1945 à Paris, licencié en droit et diplômé de l’Institut français de presse, Bernard Rapp était entré à Antenne 2 (aujourd’hui France 2) comme grand reporter en 1976, avant d’être nommé correspondant à Londres de 1981 à 1983. Il gagne la sympathie des téléspectateurs par le ton sérieux, mêlé d’humour caustique, de ses interventions et une allure « british », adjectif qui collera longtemps à la peau de cet anglophile. En 1983, la chaîne publique le rappelle à Paris pour présenter le journal de 20 heures. Il assurera la présentation du JT jusqu’en 1987, en alternance avec Christine Ockrent, à une époque où le journal de la Deux devançait celui de TF1. Homme discret et élégant, ignoré des paparazzi, il provoqua néanmoins un mini-scandale en se présentant devant les téléspectateurs, un soir de 1986, sans cravate. « Je n’étais tout de même pas en caleçon ! », fit-il alors observer.
C’est sur un mode plus décontracté que, libéré de son statut d’homme-tronc, Bernard Rapp animera de 1987 à 1989, le samedi après-midi sur Antenne 2, « L’assiette anglaise ». Une émission à la fois sérieuse et ludique réunissant des chroniqueurs impertinents et passionnés (parmi lesquels Vincent Gerhards, Jean Teulé et Philippe Aubert, mort en 1998), diffusée en direct du très cosy Saint James Club, un bar anglais de Paris. Son goût pour la littérature, notamment anglo-saxonne, lui vaut d’être choisi par la direction d’Antenne 2 pour succéder, en 1990, à Bernard Pivot et à son célèbre magazine « Apostrophes », arrêté après quinze ans d’existence. Avec « Caractères », il entend s’inscrire dans les pas de son prédécesseur tout en essayant d’attirer un public plus jeune. Le magazine sera sacrifié sur l’autel de l’Audimat après à peine un an et demi d’existence.
Cet échec n’empêchera pas cet admirateur de Joseph Conrad de persévérer dans un registre qu’il aime, avec « Jamais sans mon livre », puis « Rapp’tout », sur la Trois. Surtout, Bernard Rapp participa, sur la même chaîne, à la belle aventure d’« Un siècle d’écrivains », sa « fierté ». Voulue par Jean-Pierre Cottet, directeur d’antenne et des programmes, cette collection avait l’ambition, à l’orée du XXIe siècle, d’offrir une galerie de portraits (257) des écrivains marquants du siècle passé. Bernard Rapp dirigea, avec Florence Mauro, cette collection qui appartient désormais au patrimoine culturel de la télévision.
La collection close, Bernard Rapp quitte la télé, où finalement il compte « peu d’amis », pour se consacrer à son autre passion, le cinéma. Réalisé en 2000, son deuxième film , Une affaire de goût, récit glaçant d’une manipulation psychologique, reçut le Grand Prix du Festival du film policier de Cognac.
France Télévisions a salué la mémoire du journaliste, « homme généreux, fidèle et sincère ». Jean-Pierre Cottet, directeur du pôle audiovisuel chez Lagardère, s’est dit « très attristé » : « C’était un homme qui avait de la distance, au joli sens du terme. Il ne se battait pas pour le pouvoir, pas pour l’argent. Il avait cette élégance de ceux qui aiment regarder d’un peu loin. »
Parlant de l’oeuvre cinématographique de Bernard Rapp, Le journaliste duNouvel Observateur écrit « Mes films se passent dans la bonne société. Mais ce qui m’intéresse dans la bonne société, c’est justement ce qui n’est pas beau. J’aime bien l’idée d’un salopard en costume trois-pièces », avait-il confié un jour.
Cet homme élégant, pince-sans-rire et amoureux de la culture anglo-saxonne s’essaie ensuite à la comédie, avec un ton un peu mélancolique dans « Pas si grave » (2002), où trois frères partent sur les traces du passé mouvementé de leur père adoptif, ancien combattant républicain de la Guerre d’Espagne. Le film n’est pas très bien reçu. Le trait se fait plus cruel avec « Un petit jeu sans conséquence » (2004), adaptation d’une pièce de théâtre à succès, où Bruno (Yvan Attal) et Claire (Sandrine Kiberlain) s’amusent à faire croire qu’ils sont séparés, avant de se rendre compte que personne n’en est surpris.

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