La campagne pour les élections européennes commence. Vous trouverez ci-après les principaux extraits du discours qu’Eric Besson, Président de les-progressistes.fr a prononcé à l’occasion du premier meeting de campagne, le 28 avril à Rueil-Malmaison.
Etaient notamment présents, le Premier ministre François Fillon, Xavier Bertrand, Secrétaire Général de l’UMP et Michel Barnier, responsable national de la campagne pour les élections européennes.
Il faut positiver. Donc dire que je préfère être ici que regarder Barcelone-Chelsea à la télévision...
Donc ce soir, soirée Europe et non soirée Coupe d’Europe.
Même si, en cherchant bien, je pourrais vous parler de la construction européenne à travers l’exemple du football.
De la nécessité d’assurer la transparence des capitaux, d’une concurrence non faussée à travers un vrai contrôle de gestion, d’une harmonisation sociale et fiscale, de la protection des jeunes joueurs et des clubs formateurs.
J’aurais pu vous parler de la contribution du sport professionnel à l’activité économique et au rayonnement européen.
De la nécessité de partenariats public-privé pour nous doter de stades de grande qualité, comme en Allemagne ou en Angleterre et poser notre candidature à l’Euro 2016.
Je pourrais même, à travers le foot, vous parler de ce qu’apporte l’immigration choisie (Barcelone-Chelsea c’est aussi Samuel Eto’o contre Didier Drogba, « Monsieur Drogba »).
Je pourrais enfin vous parler d’identité nationale et d’identité européenne à travers la rivalité entre les clubs et les équipes nationales ou de la question des hymnes et des symboles des nations.
Bref, il faut oublier Barcelone-Chelsea et vous parler, comme on me l’a proposé, de progrès en Europe. Ce qui est somme toute logique pour le Président des « Progressistes » que je suis.
1/ Le premier progrès est que la France est de nouveau crédible lorsqu’elle parle en Europe et lorsqu’elle parle de l’Europe.
Evoquant Nicolas Sarkozy, Tony Blair a dit en janvier « he has put France back on the map ». Traduction libre : il a remis la France sur la carte.
Et c’est vrai qu’après le « non » français (aussi légitime soit-il car le peuple est souverain) après ce « non », donc, notre crédibilité était entamée.
Après le traité de Lisbonne, après la présidence française nous sommes de nouveau entendus en Europe. Ce ne sont pas des mots. Je l’ai entendu en six mois de la bouche des ministres en charge du numérique puis des ministres de l’intérieur ou de l’immigration.
2/ Le deuxième progrès, lié au premier, c’est que l’Europe est redevenue crédible.
Sa voix porte à nouveau. Lorsqu’elle demande, sous l’influence française, que le G8 soit élargi au G20 donnant enfin corps à ce vieux rêve du multilatéralisme, lorsqu’elle s’entend pour exiger -enfin- la mise au banc des paradis fiscaux et du recyclage de l’argent sale, elle retrouve sa crédibilité car il n’y a pas de régulation financière sérieuse sans transparence de l’origine des fonds.
3/ Le troisième progrès c’est celui de l’esquisse -encore fragile, encore insuffisante- d’une gouvernance économique.
Le souffle de la crise a enfin imposé, à la demande du Président de la République, la première rencontre -songez la première ! Cela ne s’était jamais fait- entre les pays membres de l’Eurogroupe, le Président de la Banque Centrale Européenne et le Président de la Commission. Leur rencontre, leurs décisions pour la première fois coordonnées nous ont permis d’éviter le pire.
4/ Le quatrième progrès c’est qu’enfin, en France, il semble qu’on ait pris conscience de la nécessité d’avoir de bons députés européens. C’est crucial. Les thèses françaises, les valeurs que nous prétendons porter ne pourront émerger que si nos députés européens sont présents, énergiques, volontaristes.
Bruxelles, Strasbourg, sont devenues des lieux de négociation et de lobbying permanents.
5/ Le cinquième progrès, à la fois essentiel et fragile c’est qu’il semble que l’on puisse enfin en France en 2009 revendiquer son identité française et son identité européenne.
Oui nous pouvons tout à la fois revendiquer notre identité nationale, c’est-à-dire notre identité républicaine cette foi laïque qui fait que nous voulons être une fabrique de citoyens tout à la fois connaisseurs de leurs droits et conscients de leurs devoirs, et revendiquer notre appartenance à ce qu’il faut bien appeler la «civilisation européenne».
Et c’est pour cela qu’il faut proposer à la Turquie un partenariat privilégié et non une entrée dans l’Union.
Et c’est pourquoi il est absurde d’entendre Vincent Peillon plaider aujourd’hui pour l’entrée de la Turquie dans l’Union alors qu’il expliquait, quand il plaidait pour le « non » en 2005, que l’Europe devait cesser de préférer l’élargissement à l’approfondissement.
Mais attention aux arguments que nous utilisons. Le problème n’est pas que la Turquie soit musulmane mais qu’elle n’est européenne ni par son histoire, ni par sa géographie, ni par sa civilisation.
Voilà bien un enjeu crucial de cette élection. Affirmer que l’Europe peut être cette zone d’économie sociale de marché, de capitalisme régulé qui vise à la fois la compétitivité économique, le haut niveau de protection sociale et le respect scrupuleux des droits de l’homme.
Pendant 6 mois, la France a montré l’exemple en Europe.
Pendant 5 ans, nos députés européens doivent poursuivre le travail entamé et portant haut à la fois les couleurs de la République Française et de l’idéal Européen
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