Sandrine Nicourd s'est plongée dans le monde associatif, avec l'oeil de la sociologue. Attachée à l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, elle a publié, avec Bénédicte Havard Duclos, Pourquoi s'engager ? Bénévoles et militants dans les associations de solidarité.
Sandrine Nicourd, sociologue a aussi présidé récemment une association dans notre commune. Elle a lancé avec s'autres familles une association gérant une crèche parentale.
Dans le dossier publié ce matin dans Libération, elle répond: «Si on s'engage, c'est parce qu'on y trouve du sens»
Pourquoi s'engage-t-on dans les associations ?
Il n'y a pas d'engagement parfaitement altruiste, comme il n'y a pas d'engagement parfaitement intéressé. Il faut le préciser, car le registre du dévouement est encore très présent dans le monde associatif. Si on s'engage, c'est parce qu'on y trouve du sens.
Lequel ?
Il y a plusieurs ressorts qui sont tous liés. Pour les bénévoles et militants, il faut tout d'abord que leurs engagements entrent en résonance avec leur histoire personnelle, leur parcours : migrations, promotions sociales, expériences d'événements historiques marquants. Les associations fournissent des langages, des rencontres qui sont autant de moyens de penser son rapport au monde. Les héritages familiaux jouent souvent un rôle important, par exemple la place de la religion catholique dans l'enfance.
On peut trouver un autre registre: on se lie à une association,parce qu'on construit, dans son engagement, un sens, une signification, pour les autres ; on est et on se sent utile pour les autres : faire reculer la misère, l'injustice, agir pour limiter le surendettement, réduire les difficultés scolaires ou le handicap lié à la non-maîtrise de la langue française...Ceux qui s'engagent ont alors l'impression ou la volonté de participer à la résolution de difficultés sociales. Il ne s'agit pas seulement du caritatif, cela peut être une action collective, intitiée pour les autres.
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