C'est ce que dit Ségolène Royal selon Sylvain Cypel, correspondant du journal Le Monde,dans l'édition datée du 20 janvier. Je ne résiste pas au désir de vous en livrer un extrait:
Elle ne voit pas pourquoi elle "n'assumerait pas : oui, j'ai inspiré Obama et ses équipes nous ont copiés". C'était au temps où elle était candidate à la présidence et où Barack Obama envisageait seulement de réussir à l'être. Il a envoyé une équipe à Paris étudier son site Désir d'avenir. "Chez nous ils ont enregistré les idées de 'gagnant-gagnant', de 'citoyen-expert'" Ensuite, M. Obama a adapté sa "démocratie participative" à la mode américaine, "fort différente de l'européenne". Aux Etats-Unis, tout n'est que "communautés" – ethniques, religieuses, culturelles, urbaines, même les quartiers d'habitations s'intitulent "communities". En Europe, on parlerait de collectivités, de mouvements, d'associations, de réseaux. Mais l'idée, dit-elle, lundi 19 janvier, à Washington, est la même : refonder la manière de faire de la politique, la relation entre les élites et le peuple.
Ségolène Royal est à Washington parce qu'elle a "le sens de l'histoire". Et surtout, ce moment-là, elle avait "envie de le sentir autrement que devant un écran de télévision". Soudain, on lui apporte une enveloppe. A l'intérieur, le ticket bénit. Elle ne sera ni au premier rang, ni même au vingtième. Mais elle aura été là, à 200 mètres du lieu ou Barack aura prononcé les mots d'acceptation qui en auront fait le 44e président des Etats-Unis. Elle pourra dire "j'y étais" et se moque bien des commentaires aigres-doux qu'elle pourra susciter, à gauche ou à droite, en France.
Elle en est certaine, elle aura assisté à un "moment essentiel à l'échelle du siècle", à un "basculement vers le futur". Ce ne sont pas ses propres mots, dit-elle, mais ceux qui reviennent dans la bouche de tous ses interlocuteurs américains, "gens de la rue et élites". Car elle est là aussi pour travailler. Qui rencontre-t-elle ? On en saura peu. Elle n'est pas là pour parler d'elle-même ni de politique française, mais de Barack Obama. "On doit tous s'interroger : cette audace américaine doit irradier l'ensemble du monde." En réalité, en évoquant le nouveau président américain, en filigrane, elle parle d'elle.
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