C’est l’architecte Jean Nouvel qui sera chargé de coordonner les projets à l’étude pour la reconversion de l’ex-site Renault sur l’île Seguin. Le verdict est tombé hier comme le confirme ce matin un article publié dans Le Parisien.
Il y a dix ans, il écrivait son désespoir de voir l’« Ouest chic » désireux de raser le « vaisseau de pierre » de Renault. Dix ans après sa célèbre tribune « Boulogne assassine Billancourt », parue en première page du « Monde », Jean Nouvel se penche de nouveau sur la destinée de sa chère île Seguin.
La décision est tombée hier matin : l’architecte sera le coordonnateur de l’ensemble des projets envisagés sur cette langue de terre nue. La commission d’appel d’offres de la société d’économie mixte Val de Seine, chargée de l’aménagement des anciens terrains Renault, l’a choisi à l’unanimité.
Le prix Pritzker 2008 se voit confier la mission d’organiser cet espace et d’apporter de la cohérence à l’ensemble. Le projet de Jean Nouvel côtoyait ceux de cinq autres équipes internationales les poids lourds Jacques Ferrier, Rem Koolhaas, Winy Maas, Djamel Klouche et Nicolas Michelin.
De nombreux programmes déjà envisagés
« Jean Nouvel avait un atout très important : il connaît parfaitement la situation et il est l’un des architectes du Grand Paris », explique le député-maire (UMP), Pierre-Christophe Baguet. Le choix de cette personnalité éminemment médiatique dépasse évidemment les frontières de Boulogne. La candidature de Jean Nouvel a été activement soutenue par le président du conseil général des Hauts-de-Seine et ministre de la Relance, Patrick Devedjian, qui entend bien avoir son mot à dire dans ce dossier complexe et tellement symbolique.
Jean Nouvel n’arrive pas devant une page blanche. De nombreux programmes sont déjà envisagés sur l’île : grande conque pour accueillir des spectacles, galerie de la création contemporaine, pôle cinéma, restaurants… « Mon rôle sera de faire en sorte que cela ne soit pas une collection de bâtiments qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, explique l’intéressé. Il s’agit d’aller vers une écocité hédoniste, un lieu de grande mixité, où l’on vient de jour comme de nuit. » Même si la question n’est plus là, la disparition totale de l’usine reste un regret. « Je suis très déçu qu’on n’ait pas su exploiter une structure industrielle totalement exemplaire dans ses proportions, dans son expression et dans la vie qu’elle a pu contenir, concède Jean Nouvel. Mais le pire a été évité : l’île n’est pas construite à moitié et de travers. On a encore des possibilités stratégiques énormes. »
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